Depuis toujours mesurer, c’est comprendre. La toise bien plus qu’un simple outil, a traversé les âges en évoluant au gré des civilisations et des traditions. Tantôt instrument de précision tantôt témoin silencieux du temps qui passe elle a marqué les murs, les esprits et les souvenirs.
Plongeons ensemble dans l’histoire fascinante de la toise, un objet où la mesure rencontre la mémoire... Alain
Il y a bien longtemps... Avant même que l’homme ne consigne son histoire par l’écriture il lui fallut trouver un moyen de mesurer le monde qui l’entourait. Les premières mesures étaient empiriques fondées sur la main, le pied, la coudée.
Ces références corporelles bien que pratiques variaient d’un individu à l’autre. Pourtant elles posèrent les bases d’une quête universelle : celle de la précision.
Parmi ces instruments de mesure la toise s’est imposée au fil des siècles comme une référence incontournable.
C’est au Moyen Âge que la toise de mesure prend véritablement forme. Son nom provient du latin « tensa » (étendue, allongée) lui-même dérivé du verbe « tendere » (tendre). Elle devient alors une unité de mesure officielle utilisée dans toute l’Europe et notamment en France où elle équivaut à environ 1,949 mètres. La toise s’impose dans les transactions commerciales, la construction et l’arpentage.
Les rois de France eux-mêmes jouent un rôle dans son évolution : Charlemagne soucieux d’uniformiser les mesures dans son empire, impose des standards. Plus tard, Louis XIV fait ériger une toise étalon dans plusieurs grandes villes pour garantir une homogénéité des mesures et éviter les abus dans les échanges commerciaux. Cette volonté d’uniformisation est essentielle à une époque où les différences locales pouvaient engendrer des conflits ou des fraudes.
La toise servait aussi dans l’architecture et la navigation notamment pour la construction des cathédrales et des navires. Elle permettait de garantir des proportions harmonieuses et de respecter des normes précises qui ont traversé les siècles.
Au XVIIIe siècle l’essor des sciences pousse à toujours plus de précision. La toise du Châtelet installée à Paris devient la référence absolue. Elle sert notamment aux astronomes et géomètres pour établir des calculs de grande envergure. Cette période marque un tournant car la nécessité de disposer d’une mesure universelle se fait de plus en plus pressante.
En 1735 des expéditions scientifiques sont organisées pour mesurer la circonférence de la Terre et affiner les calculs. La toise joue un rôle clé dans ces travaux permettant d’établir des distances précises et d’alimenter les débats sur la définition de la mesure idéale. Mais alors que les scientifiques cherchent une mesure universelle la Révolution française marque la fin de la toise comme unité officielle. En 1799, le mètre est instauré, mettant progressivement fin à l’usage de la toise dans les sciences et les transactions officielles.
Malgré cette disparition progressive dans les mesures standards la toise reste présente dans certains domaines notamment dans la construction et la menuiserie où elle continue d’être utilisée officieusement par habitude.
Si la toise disparaît des standards de mesure officiels elle subsiste dans un autre domaine : celui du foyer. Dès le XIXe siècle elle devient un outil précieux pour suivre la croissance des enfants. Les familles commencent à marquer les hauteurs sur les murs puis sur des planches de bois, créant ainsi une trace du temps qui passe et un souvenir tangible de l’enfance.
Dans certaines cultures cette tradition prend une dimension presque rituelle. Les marques laissées sur le bois deviennent un témoignage du passage du temps, un héritage familial transmis de génération en génération. En Asie, en Amérique et en Europe, il n’est pas rare de trouver des maisons anciennes dont les murs portent encore les traces de plusieurs générations d’enfants ayant grandi sous le même toit.
Aujourd’hui encore la toise en bois conserve son âme. Loin des productions industrielles impersonnelles certaines créations contemporaines perpétuent l’esprit originel de cet objet : une pièce unique façonnée avec soin où chaque détail a son importance.
Certains artisans choisissent des essences de bois nobles, travaillent chaque détail à la main et proposent des toises personnalisées adaptées aux envies et aux histoires de chaque famille. La toise n’est plus seulement un repère de croissance elle devient une pièce de décoration, un témoignage de moments précieux et une façon d’inscrire le temps dans la matière de manière intemporelle.
Utiliser une toise permet de conserver les souvenirs sans abîmer les murs. De plus, une toise en bois peut être transportée et transmise de génération en génération.
Le mot "toise" vient du latin "tensa", signifiant "étendue". Il a évolué au fil du temps pour désigner une unité de mesure essentielle dans l’histoire des sciences et de l’architecture.
Ainsi la toise n’a jamais cessé d’évoluer. Elle a traversé les âges changeant de fonction, de forme mais conservant toujours son essence : celle d’un repère dans le temps, un lien entre les générations et une empreinte précieuse de l’enfance à jamais figée dans le bois.
Je suis Alain, artisan sculpteur passionné. Chaque toise que je crée raconte une histoire... Et si on écrivait la vôtre ?
Mis à jour le 18 mars 2025
La toise ne mesure pas que la taille, elle garde la trace du temps et des souvenirs gravés en bois.
Parlons de votre toise magique
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