Chaque toise que je sculpte est bien plus qu’un simple objet : elle capture des instants, fige des émotions et devient le témoin silencieux d’une histoire unique. Certaines racontent des souvenirs heureux, d’autres renferment des mystères… mais toutes portent une âme.
Aujourd’hui, laissez-moi vous emmener dans un voyage hors du temps, à la rencontre de la Toise des Souvenirs Perdus… Alain
Il y avait, au cœur d’une vallée oubliée, un petit village nommé Bréwen, où les saisons semblaient glisser sans jamais altérer le cours du temps. Dans ce village vivait Elias, un vieil artisan reconnu pour son talent exceptionnel dans le travail du bois. Mais ce que peu savaient, c’est qu’au fond de son atelier, derrière un rideau de lin usé par les ans, se trouvait une toise unique au monde.
Sculptée dans un chêne millénaire et incrustée de motifs celtiques anciens, elle était bien plus qu’un simple instrument de mesure. Elle gardait en elle l’écho des souvenirs. On racontait que ceux qui la touchaient pouvaient ressentir de vieux instants, comme une brise ramenant les parfums d’un été oublié.
Mais parfois, les souvenirs avaient besoin d’un chemin pour revenir…
Un matin brumeux, une femme arriva au village, tenant par la main un petit garçon aux yeux pleins d’interrogations. Elle s’appelait Morgane, et son fils, Lioran, avait perdu la mémoire après une grande fièvre. Il ne reconnaissait plus sa propre mère, ni sa maison, ni même son propre nom. Désespérée, Morgane avait entendu parler de la toise et de ses mystères.
Elias, en voyant l’enfant, hocha doucement la tête. Il invita Lioran à entrer et lui tendit la toise avec bienveillance. "Pose tes mains dessus et écoute…"
Lioran obéit. Le bois était chaud sous ses doigts, comme s’il respirait doucement. Un frisson de lumière parcourut la toise, illuminant ses fines gravures. Soudain, une douce chaleur envahit le cœur du garçon. Un rire cristallin lui revint, un parfum de miel et de lavande, la sensation du vent jouant dans ses cheveux…
Ses souvenirs n’étaient pas partis. Ils attendaient, juste là, à l’abri, prêts à revenir. Lioran cligna des yeux, cherchant des repères, puis leva enfin son regard vers sa mère. "Maman ?" murmura-t-il.
Morgane porta ses mains à sa bouche, les yeux baignés de larmes de joie. Son fils se souvenait.
Elias observa la scène avec un sourire. Il savait que la toise ne créait pas les souvenirs, ni ne les gardait jalousement. Elle n’était qu’un pont, un guide bienveillant vers ce qui sommeillait au plus profond de chacun.
Lorsque tout fut terminé, Lioran et sa mère remercièrent chaleureusement le vieil artisan et repartirent, main dans la main. Mais Elias resta un moment à observer la toise, qui semblait scintiller sous la lumière du jour.
On disait qu’elle ne parlait qu’à ceux qui en avaient besoin. Qu’elle ne révélait que ce que les cœurs étaient prêts à entendre.
Et que chaque personne qui croisait son chemin repartait toujours avec un petit éclat de magie en plus…
Lorsque la porte de l’atelier se referma derrière Morgane et Lioran, Elias passa une main ridée sur la toise, comme pour en lisser les murmures invisibles. Il lui sembla, l’espace d’un instant, entendre un doux écho : le rire du garçon, une voix chantonnant une berceuse ancienne, le froissement des feuilles sous des pas d’enfant.
Il sourit. La toise n’avait rien oublié.
Puis, comme à son habitude, il souffla doucement sur le bois, et la lumière qui y dansait s’éteignit dans un soupir presque imperceptible. Elias savait que d’autres viendraient, que d’autres âmes égarées auraient un jour besoin de retrouver un fragment d’eux-mêmes.
Et tant qu’il veillerait sur la toise, tant qu’il sculpterait avec son cœur plutôt qu’avec ses mains, la magie des souvenirs ne disparaîtrait jamais tout à fait.
Je suis Alain, artisan sculpteur passionné. Chaque toise que je crée raconte une histoire... Et si on écrivait la vôtre ?
Mis à jour le 18 mars 2025
Les souvenirs s’effacent parfois, et si votre toise en gardait l’empreinte ?
Parlons de votre toise magique
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